De plusieurs expats', j'avais eu de Xiamen l'echo d'une ville agréable -"peut-être la plus agréable de Chine"-. N'ayant eu qu'un rapide aperçu de Shenyang grise et industrielle et un court survol apocalyptique de l'aéroport de Shanghai, je ne savais pas trop dans quelle mesure une grande ville chinoise (3,5 millions d'habitants) pouvait être agréable.
Petite introduction aux paysages citadins d'une ville chinoise agréable.
La foule? Quelle foule?
C'est le propre des villes chinoises : la densité de population est telle qu'il y a partout du monde
Contrastes
Les contrastes sont exacerbés en Chine : Le quartier traditionnel du pittoresque marché aux poissons est cernés de buildings aux écailles scintillantes.
Contrastes toujours
De nuit, depuis un toit du quartier des pêcheurs.
Contrastes encore
Depuis le port de pêche : les bateaux aux couleurs criardes donnent de la vie au paysage urbain, fermé par les barres d'immeubles.
La ligne de bus BRT traverse la ville de part en part : certes pratique, elle laisse une fade trainée bleu dans les boulevards.
Lumières de la ville
Depuis le bateau : à la tombée de la nuit, la ville s'éclaire, faisant disparaître la grisaille sous les éblouissants néons.
Littoral
Le charme de Xiamen, c'est d'être une ville-île, donc entourée par les eaux. La promenade le long du port de tourisme offre une touche de fraîcheur et de calme, à deux pas de l'effervescence du centre ville.
Littoral : Bay Park (de nuit)
Balade à Bay Park, entre un bras de mer et Yung Dang Nei Lake.
Center
Petit Fast-food illuminé sur Datong Street : la rue piétonne principale du centre.
Xiamen
Vue de Xiamen illuminée, du haut de Gushan Mountain.
En bas : l'entrée du temple, sanctuaire de calme et de verdure, contraste avec la ville.
Alors, Xiamen?
Après une journée passée dans la ville, j'aurais dit que n'importe quelle ville ou village français situé dans le même environnement aurait été beaucoup plus agréable que Xiamen.
Mais il faut bien plus d'une journée pour se rendre compte du potentiel d'une ville de plusieurs millions d'habitants : il faut l'avoir traversée plusieurs fois, s'y être perdu, avoir essayé plusieurs restaurants, plusieurs quartiers, plusieurs bars, rencontré plusieurs personnes, l'avoir vue sous différents angles, à différentes heures... Et puis, à peine 10 jours après mon arrivée en Chine, il fallait surtout que j'abandonne les codes de la vie occidentale pour essayer de percevoir ce qu'il y avait d'agréable en Chine.
L'exercice est imparfait, mais cinq jours plus tard, quelque chose s'est éveillé : il est réellement fascinant ce monde qui bouge, dont la foule participe à la vie d'un si grand ensemble, comme le sang bat avec énergie dans les veines. Fascinants également les couleurs multiples, le drappé grisâtre de la brume, les rayons bruts du soleil qui mettent en relief des petits détails et illuminent le ciel, les néons qui redessinent la ville dans la nuit, les immeubles de verre, qui transposent au centre-ville les jeux de lumière de la mer.
Fascinante diversité des lieux, depuis les "shopping streets" à l'américaine jusqu'au marché au poisson, depuis la rue des bars occidentaux jusqu'à l'université, en passant par le bord de mer : chaque quartier, chaque rue peut être une nouvelle découverte.
Xiamen n'est pas une ville agréable au sens d'une petit village suisse perdu au milieu de jolie montagne. La ville n'a pas un trait de caractère qui lui donnerait un cachet particulier à nos yeux d'européens. Au lieu de ça, elle offre des caractères multiples, des facettes innombrables. À chacun d'y trouver ses lieux et ses ambiances, et d'en faire "sa ville agréable".