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Destination:
Rocky Mountains National Park

PHOTOS

Pour profiter des photos, pensez au plein-écran (F11)

VIDEO

Durée: 4min02s
Montage: Ca
Prise de vue: Ca+Flo
Matériel: DJI Osmo 2, DJI Action 2

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RÉCIT


- Récit de 7 jours à Rocky Mountains National Park

A Priori
A priori, les Montagnes Rocheuses ne font pas partie des destinations les plus prisées des voyageurs étrangers de passage aux États-Unis. Peut-être parce que les montagnes rocheuses sont situées en plein milieu du pays -enfin, pas tout à fait: l'entrée du parc est à 27h de voiture de New-york mais seulement 18h de San Francisco, sans tenir compte des décalages horaires entre les trois points. Peut-être aussi les touristes européens ne sont-ils pas vraiment interessés par des paysages qui peuvent sembler similaires aux alpes?
Nos quatre années passées au Mexique nous ont sûrement incité à retrouver des paysages de montagnes, mais les reliefs que nous avons découverts n'avaient pas tant en commun avec les Alpes...à vous de juger!

A Priori (bis)
A priori, Caro et moi ne savions pas grand chose sur les "Rockies": montagnes vantées par les américains amateurs de ski, La région semblaient être la Mecque des sports "outdoor", un terrain de jeu inépuisable de trail et le nouveau refuge des geeks de la Silicon Valley qui veulent se mettre au vert. Au-delà de l'image sexy et de plus en plus commerciale de la région de Denver et Boulder, il devait y avoir une part de vérité, un peu de réalité dans l'Eden affiché.


Accès
L'accès au parc national des Montagnes Rocheuses mérite un article dédié. Pour faire simple: c'est compliqué! De l'avis de retraités baroudeurs du coin, c'est même de plus en plus difficile d'accéder au parc National! Y entrer nécessite l'achat d'un ticket d'entrée, mais aussi d'une réservation pour une date et un horaire bien précis. Même avec ce système, il faudra faire la queue à l'entrée du parc. Et si vous souhaitez accéder à la partie la plus populaire du parc (Bear Lake area), il faut réserver un permis spécifique. Encore une fois, même avec des réservations anticipées (pas d'entrée sur place sans reservation internet préalable), les parkings des départs de trail les plus populaires seront saturés, il faudra se garer à plusieurs kilomètres et prendre une navette pour rejoindre les départs de rando. Pour passer la nuit dans la montagne, il faut évidemment une autre réservation, avec des règles strictes: les emplacements sont définis et très limités, pas plus de trois nuits au même endroit, pas plus de sept nuits consécutives dans le parc. Les sites sont parfois réservés six mois en avance et il a fallu adapter notre programme en fonction de la disponibilité des campements. Au moment de résoudre le casse-tête des réservations de sites de camping, d'entrée du parc, de transport, notre escapade en montagne avait perdu beaucoup de sa spontanéité originale. Nous qui nous imaginions débarquer au pied de montagnes isolées et s'enfoncer dans une nature quasi-vierge, venions-nous de reserver des places pour un parc d'attraction bondé?

Cheminons enfin
Lorsque la navette nous dépose en milieu d'après-midi au point de départ du chemin, nous voyageons depuis près de vingt-quatre heures, avons dormi par terre à l'aeroport de Houston, mal mangé et j'ai couru dix kilomètres pour récupérer nos permis de camping. Il faut encore charger nos épaules d'une vingtaine de kilos d'équipement jusqu'à notre premier campement, quelques kilomètres plus loin et deux cents mètres plus haut. La besogne peut sembler harrassante, mais ce serait ignorer la force psychologique qu'elle confère: quoi de plus enthousiasmant que d'avancer vers sept jours de liberté, d'autonomie totale, de déconnection avec le quotidien et de reconnection avec une nature brute? Si nous nous égarons, nous pourrions continuer à vivre une dizaine de jours dans la montagne avec notre matériel et nos réserves. Quoi de plus excitant que de progresser dans des sentiers inconnus, dans des montagnes inconnues? En entamant les premiers dénivelés, ce n'est pas une colline, ni une montagne mais bien la chaine des Rocheuses que nous gravissons ; cette chaine que nous avons vu depuis l'avion avant de se poser à Denver: à l'Est la plaine est plate, rase, les camps vert pâles quadrillée par des routes infinies ; le regard, même en altitude n'heurte aucun obstacle mais se perd dans une brume humide. À l'Ouest se dresse soudain un repli de croute terreste monstrueux, un tsunami rocheux d'un kilomètre de haut, dont les vagues émergent encore de mille ou deux milles mètres. Figée dans sa gangue de forêts, de roches de neige et de nuages, la chaine montagneuse forme un front, un mur fantastique, une muraille acérée du Nord au Sud ; semblant protéger un territoire tumultueux, houleux, dont le simple fait d'en fouler les jupes confère aux marcheurs une fantastique hardiesse.


Hollowell Park trail
Le soleil perce les nuages, il est brûlant en ce début de mois de juin ; à 2500 mètres d'altitude l'air est à peine frais, parfait pour randonner. Les jeunes rameaux de l'année filtrent une lumière verte à travers l'arche de verdure, les vrombissements des insectes se fondent dans le clapotis flûté du ruisseau à notre gauche. Le sentier que nous suivons (Hollowell Park trail) remonte le long de Mill creek, un ruisseau qui s'écoule depuis les glaciers qui bordent Flat Top Mountain et se déversent dans Two Rivers Lake. Au-delà des bruissements immédiats de la nature, c'est le silence, la lumière, qui emplissent l'espace autour ; une féerie soyeuse qui nous fait oublier que nous quittons le confort pour la rudesse de l'altitude.

Camp de base
Le campement est facilement trouvé, la tente est montée et l'eau des pâtes bout bientôt. Le plan de notre semaine en montagne est simple: établir un camp et rayonner en trail autour. Avec un équipement plus léger nous espérons pouvoir faire de plus grandes boucles, peut-être même monter sur quelques crêtes et approcher les 4000 mètres. Si nous avons déjà repéré les différents sentiers et enregistrer les traces GPX dans nos portables, l'inconnue principale reste l'état des chemins. Notre premier campement est situé à la limite de l'enneigement ; nous avons prévu des micro-crampons mais décidé de ne pas s'encombrer de piolets ni de vrais crampons: si le terrain devient trop technique, il nous faudra rebrousser chemin.

Remonter les vallées
Chaque circuit commence par remonter un flanc de montagne, souvent dans la forêt, toujours dans la fraîcheur, au point certains matins de porter des gants. Nous tendons l'oreille et scrutons à travers les enfilades de conifères: peut-être un renard, un élan ou un orignal ? On a bien vu de petites hardes d'élans dans la vallée, le long de la route principale du parc et dans les espaces ouverts ; mais plus en amont, dans l'épaisseur de la forêt, les animaux sauvages restent parfaitement dissimulés à nos yeux non-aguerris. À part de petits rongeurs et deux grands-tétras, nous avons dû nous contenter d'observer des traces (pourtant fraîches!). Au campement de Mill Creek Basin, nous avons tout de même eu la visite de quatre beaux élans en fin de journée: eux avançaient en ruminant les herbes grasses, nous nos pâtes, chacun s'observant et mangeant dans un silence total.



Torrents
Nous n'emportons pas beaucoup d'eau: nous ravitaillerons dans les ruisseaux à peine déglacés qui dévalent de toutes parts. Malgré l'altitude, il reste conseillé de désinfecter chaque litre d'eau. Dans les zones les plus en aval, les torrents sont enjambés par des ponts de bois, parfois tout simple, parfois beaucoup plus massifs ; en cette saison de fonte des neiges, le débit peut- être significativement plus fort en fin d'après-midi qu'il ne l'est au petit matin. Un grondement sourd, ronflant, accompagne le calme de la combe. En s'approchant, l’écoulement devient écroulement tonitruant, le bouillonnement glacial ampli l'air d'humidité et de tonnerre, dévale la pente en remous souples et désordonnés. Ni les troncs massifs, ni même les imposants rochers abandonnées dans le lit ne semblent perturber la cavalcade. Que se passe-t-il là-haut dans les sommets pour déchaîner l'eau et la précipiter dans la vallée avec une telle furie?





Contreforts
Souvent, en remontant les vallées, nous nous écartons du chemin pour suivre un contrefort rocheux qui s'avance dans la pente. Nous émergeons alors de forêt comme sur la crête d'une vague pour mieux voir l'immensité de la mer de sapins qui nous entoure. Les aspérités du terrain, ravines et falaises, disparaissent sous la couche de velours végétal. Le monde vient de changer d'échelle ; plus aucune route, ni chemin, plus aucun village ni même une construction: l'humain a disparu dans le lointain et le paysage n'a plus rien des Alpes que nous connaissons. Le ciel même a perdu toute consistance: les nuages filent à quelques longueurs au-dessus de nos têtes et franchissent les cols sans turbulence. L'air souffle en rafales larges, profondes, depuis les sommets vers l'immensité de la vallée. Perché sur le rocher qui surplombe ce tableau, j'essaie de visualiser la force, l'énergie nécessaire pour pousser une telle masse d'air. Les amers les plus proches sont situés à des heures de marche et à partir de cette altitude nous ne croiserons probablement plus personne aujourd'hui : l'humain a disparu du paysage, ne restent que les formes minérales du reliefs, les textures végétales et le vide écrasant du ciel unis autour de force qui surpassent l'entendement humain.
La montagne comme l'océan génèrent cette distorsion des distances et du temps qui isolent l'humain: loin des autres, sans moyen de communication, l'isolement nous fait sentir la vulnérabilité de notre condition. Malgré cette fragilité et l'appréhension qui doit l'accompagner, le chemin doit continuer vers le haut, pour d'autres absolus.



Marches du monde
A travers les pins, les sommets nous observent et nous les guettons ; ils sont encore trop loin, trop imposants - trop tôt pour les tutoyer. Il faut rester concentré sur l'orientation: rapidement le chemin balisé et clairement tracé a disparu sous la neige ; il réapparaît parfois sous la roche exposée d'un adret pour nous confirmer que nous sommes sur la bonne voie. Le reste du temps, il faut essayer de deviner les endroits où la neige semble un peu plus tassée, légèrement gelée. Le GPS capte mal, la vallée devient trop encaissée et les arbres gênent la réception ; il faut aussi protéger la batterie du froid, alors on devine, chacun notre tour en tête, le nez au sol. La neige n'est pas notre élément: il nous faut apprendre à repérer là où elle est dure ou molle, glissante ou collante, là où elle se tasse ou s'enfonce. Nous jouons au démineur: chaque branche cassée, chaque rocher peut dissimuler un trou où nous nous enfonçons jusqu'au genou, parfois jusqu'à la hanche. Les multiples égratignures et contusions nous forcent à apprendre vite: enjamber des obstacles invisibles, contourner des pans aux reflets douteux, observer des mouvements liquides sous la glace, marcher souvent dans les pas de celui qui ouvre. À partir d'ici, il faut devenir animal, ruser, écouter des sens qui n’existent pas dans le monde des hommes et ne plus hésiter à planter le genou ou la main dans la neige pour assurer le prochain pas.
Nous sommes certainement sur les marches du monde, aux confins des endroits où l'homme peut décemment progresser.



Lacs d'altitude
La neige de la forêt n'est pas le manteau blanc immaculé des sommets: c'est un ciel parsemé d'épines de pin, de tâches nébuleuses glacées et de constellations de traces d'animaux. Avec un peu d'imagination, on marcherait sur un ciel à l'envers. Cet effet miroir n'est qu'un des enchantements de la forêt d'altitude, que dire des traces nombreuses et fraîches laissées par des animaux imposants que l'on ne voit jamais? De ce grand tétra qui jaillit devant nous et disparaît dans vrombissement fulgurant? De cette lumière qui se réfléchit partout, dédouble les fûts et dessine des motifs au sol, alors que le soleil nous est caché par des entrelacs de conifères? Que dire de ces ruisseaux qui jaillissent de chaque roche surplombante, sous chaque plaque de glace ; qui s'accumulent en flaques immobilisées, en marais que l'on devine couvert d'un sournois manteau de neige?
Déjà le pépiement discret sous nos pieds se transforme en gargouillement joyeux: il y a de l'eau sous nos pas! Nos chaussures de trail ne sont pas étanches et avons déjà les pieds mouillés, il ne s'agit pas tant d'éviter de mettre le pied dedans que d'éviter de se faire emporter dans le tunnel de glace d'un torrent. La neige est maintenant tellement épaisse qu'il est impossible de suivre la moindre trace. Presque sans nous en apercevoir, nous venons de quitter la foret, les sapins sont éparpillés et la pente est légèrement descendante ; le regard porte instantanément plus loin, sur un petit bassin blanc, gris, bleu, noir, dont les contours se perdent dans la glace et la roche. La ligne de sapins encadrant le lac donne l'échelle de la pente qui reste à gravir. Les sommets sont vertigineux, l'air fouette en rafales compactes et un grondement sourd rappelle que des congères s'effondrent régulièrement quelque part sur une crête.





Dans la pente
Plus on progresse vers les sommets, plus les versants se referment en parois qui nous semblent verticales. En nous fiant à nos observations, nous aurions rebroussé chemin juste après avoir aperçu les murs de glace encerclant la gorge dans laquelle nous sommes engagés. Nous aurions également fait demi-tour lorsqu'un groupe de grands gaillards descendant d'un bivouac nous ont prévenu qu'ils n'avaient pas réussi à poursuivre avec leurs micro-crampons. Quelque chose nous pousse néanmoins à aller au pied de la muraille: voir de nous-même un tsunami de glace infranchissable pour sentir la toute-puissance de la montagne? L'espoir de pouvoir tout de même "passer de l'autre côté" ? Peut-être qu'on est plus malins? Ou juste plus légers? Peut-être qu'ils n'ont pas eu le cran de se lancer dans la pente?
Une fois les derniers sapins dépassés, au-delà de 3000m, nous avons pénétré un autre monde. La vallée que nous avons laissée dans notre dos nous semble enfoui dans une des combes. En regardant le monde de si haut, tout ce qui nous rattache au monde est si fragile, si infime! Le chemin, le bivouac, la route, le parc, la ville que l'on imagine dans le lointain...tout se noie dans l'immensité de l'horizon et du ciel. Notre ligne de vie semble si fine, l'ascension nous a coûté tant d'efforts, que le retour semble une éventualité sans certitude. C'est peut-être cela qui nous rend légers, l'esprit absorbé par la contemplation. La jouissance de ce moment dépend maintenant de l'aptitude de notre corps à tenir en équilibre le long de cette ligne de vie à peine perceptible. Nous sommes en apesanteur dans ce purgatoire minéral, extirpé du bas-monde mais encore si loin du ciel.



Le dernier lac
Le dernier lac avant la ligne de crête, celui dans lequel baigne les pieds du glacier, celui qui le premier recueille les larmes des fontes de printemps, celui-là n’apparaît qu'au dernier moment une fois l'ultime pente franchie. La récompense est frugale: quelques minutes d'une contemplation silencieuse en reprenant haleine, deux bouchées de barre énergétique avalées en se protégeant des rafales glacées et quelques clichés qui semblent ternes comparés aux reflets cristallins qui resteront dans nos souvenirs.
Après avoir scruté l'accès aux crêtes, Caro et moi concluons qu'avec crampons et piolets, "ça passait" ; peut-être même juste avec les piolets? -non!- . De toute façon, il est déjà trop tard, il faut déjà redescendre avant l'orage ; l'opération est parfois encore plus périlleuse que la montée, mais le chemin est connu et nous serons de retour au bivouac en un clin d’œil -ou presque-. Fourbus, les pieds mouillés de glace fondue depuis des heures, les jambes griffées par les sapins, la face brûlée par le soleil, affamés, notre seule activité consiste à nous requinquer du mieux possible pour repartir demain et passer six ou huit heures le plus près possible du ciel.


Journal de bord
Jour 1: Départ du boulot, direction l’aéroport de Greenville. Le vol de 7PM est retardé pour cause d'orages à Houston. On atteint Houston tard dans la nuit, loupons le dernier vol pour Denver et devons attendre le lendemain matin. Nuit de camping dans l'aéroport de Houston.
Jour 2: À Denver, le seul bus pour le parc national est déjà parti: il faut prendre un Uber pour 1h30 de route. Après 10km de footing pour aller chercher les permis de camping du parc et une bonbonne de gaz pour le réchaud, nous pouvons prendre un bus jusqu’au parc, puis un shuttle jusqu'au départ du sentier à Hollowell Park. Nous sommes en route vers 3PM. Bivouac à Mill Creek Basin.
Jour 3: Trail en boucle autour de Mount Wuh mountain et Joe Mills Mountain, par Fern Lake, Odessa Lake, Lake Helene. Nuit à Mill Creek Basin.
Jour 4: Lève le camp puis rando vers Bierstadt Lake, sortons du parc et trouvons deux français qui nous prennent en stop depuis Estes Park jusqu'à Wild Creek Basin. Commençons à marcher vers 13h. Établissons bivouac pour 3 nuits à North St Vrain.
Jour 5: Rando jusqu'à Snow Bank Lake.
Jour 6: Rando jusqu'à Blue bird Lake.
Jour 7: Levons le camp puis rando vers Wild Basin Entrance. Une voiture nous prend en stop vers Estes Park : shuttle jusqu'au parc pour camper à Glacier Basin Campground pour 2 nuits. Coucher de soleil à Emerald Mountain.
Jour 8: Rando au départ de Bear Lake, Emerald Lake, Haiyaha, The Lock, puis asension épique vers Andrew's Tarn. Retour par Glacier Gorge Trail. Hébergés le soir sur l'emplacement de camping de 2 américains.
Jour 9: Trail vers Alberta Falls, Boulder Brook, Sprague Lake, puis retour à Wild Basin. Bus 'Bustang' vers Denver, resto asiatique, bière à Union Station et Uber vers l'aeroport pour un vol de nuit.
Jour 10: 11am: De retour à Greenville après d'autres petites péripéties de transit. Juste à temps pour une après-midi de rangement et de nettoyage (et éventuellement notre première vraie douche depuis le départ! En savoir plus sur l'hygiène en bivouac).

Accès au parc


Pour entrer dans le parc national des Montagnes Rocheuses (Rocky Mountain National Park ou "RM NP"), il vous faut un ticket d'entrée, une réservation, un moyen de transport et un peu de patience.(Ces notes sont des observations basées sur notre expérience de Juin 2022).
Dans cette section:
La réservation et le ticket d'entrée au parc
La réservation (timed-entry reservation)
Le ticket d'entrée (park pass or access fee)
Moyens de transport
Accès en voiture
Accès en transport en commun

La réservation et le ticket d'entrée au parc

La réservation (timed-entry reservation)
Pour entrer dans le parc à la journée, il faut réserver en avance pour un jour et une heure spécifique (timed-entry reservation) durant toute la haute saison (fin may à fin Octobre). Ceci probablement dans le but d'éviter les pics d'affluence à l'entrée du parc et la saturation des parkings. Si vous venez sur place sans pre-réserver, l'accueil du visitor center (à Estes Park) vous indiquera qu'il n'est pas possible de faire une réservation sur place: il faut se rendre sur le site du National Park Service (NPS). Il y a deux types de réservations possibles: avec ou sans l'accès à Bear Lake road. Bear Lake est la zone la plus touristique du park (voir notre section "reco") : à vous de voir.
Accéder au parc en shuttle (bus au départ du Visitor Center de Estes Park, 1$/pers.) ou pour une activité pre-réservée (cricuit guidé) ne requiert pas de timed-entry reservation.
Pour entrer dans le parc pour plusieurs jours, il n'est pas nécessaire d'avoir d'une "timed-entry reservation": vous devrez obligatoirement avoir une réservation pour un service d'hébergement du parc et cela remplace la "timed-entry reservation".
Les options d'hebergement à l'intérieur du parc:



Le ticket d'entrée (park pass or access fee)
Plusieurs options sont disponibles:


Dans toutes ces options, quel pass acheter pour entrer dans le parc pour 7 jours de bivouac? Même après avoir passé une semaine dans le parc, nous ne sommes pas sûrs d'avoir la bonne solution...et les personnes du visitor Center d'Estes Park n'ont pas pu nous avancer. À priori, ce qui compte, c'est le nombre d'entrées dans le parc, donc si vous entrez pour sept jours d'affilée, vous ne devriez avoir besoin que du pass "1 journée". Dans notre cas, en tant que résidents, nous avons acheté le pass annuel "America the beautiful", en considerant que nous étions tous les deux couverts par ce pass. Ayant pris le shuttle à Estes Park pour entrer dans le parc, le pass ne nous a jamais été demandé.

Moyens de transport
Le parc RMNP étant situé aux US, le moyen de transport le plus commun n'est pas le transport en commun, mais bien la voiture individuelle. Les américains ne trouveront rien d'anormal à payer plus cher pour accéder au parc en voiture, à faire la queue (tant que c'est en voiture), à galérer pour trouver une place de parking. Dans l'ordre des véhicules les plus communs dans le parc, on trouve ensuite les campings car, les motos ("rider l’Amérique" est encore à la mode) et les bus touristiques. Point de transport en commun. Que ce soit les rangers, les visiteurs ou même les personnes de l'accueil du Visitor Center, tous ce sont étonné que nous soyons arrivés jusqu'ici sans voiture. Personne n'avait jamais vu cela. C'est dire à quel point notre vision européenne du transport en commun est éloignée de la réalité et des aspirations de nos amis transatlantiques.

Accès en voiture. Vous l'avez compris, c'est le moyen le plus commun. Louez une voiture à l’aéroport de Denver, allez jusqu'à l'une des entrées du parc (soit environ 1h30 de trajet), présentez la paperasse (timed-entry si nécessaire, ticket d'entrée), faites un détour par un wilderness Permit Office pour récupérer votre "Wilderness Permit", allez jusqu'au trailhead (parking du départ de trail) et c'est parti! Quelques points d'attention néanmoins:


Accès en transport en commun. Vous l'avez déjà compris: ce n'est pas l'option la plus simple ; c'est néanmoins faisable pour certaines parties du parc.

En conclusion, il est possible d'arriver jusqu'au parc pour une semaine de bivouac sans louer de voiture, mais sous certaines contraintes de saison et d'horaires.

Recommendations


Reco#1.A: N'allez pas à Rocky Mountain National Park
Évidemment on recommanderait de visiter ce parc, mais si nous retournons dans la région, nous étudierons attentivement d'autres alternatives: les parc nationaux américains sont certes valeurs sûres pour les paysages, les infrastructures, le balisage et l'entretien des sentiers, mais ils deviennent de plus en plus prisés (beaucoup d'américains et de touristes voyagent en cabotant entre les différents parc. Pour une aventure un peu plus authentique, pourquoi ne pas regarder un peu plus au Sud, vers Indian Peaks Wilderness? Une recommandation que nous tâcherons d'appliquer pour nos prochaines escapades aux USA! (Carte des zones de Wilderness aux US)

Reco#1.B: N'allez pas dans la zone de Bear Lake
Vous voulez quand même aller à RMNP? très bien, mais essayez une autre zone que Bear Lake: c'est est la zone la plus touristique de ce parc national. Les randonnées les plus populaires sont situées dans cette zone...parce qu'elle est très fréquentée. Nous ne regrettons aucune de nos randonnées (sauf Emerald Lake), mais la zone de Wild Basin, à 30min au sud d'Estes Park était beaucoup plus calme, moins fréquentée et pas moins belle. (Nous sommes sortis du parc par Beaver Meadow en longeant une longuefile de voitures attendant de pouvoir entrer dans le parc, alors qu'à Wild Basin, il n'y avait même pas de ranger pour vérifier la réservation timed-entry, ni même faire payer l'entrée au parc.)

Reco#1.C: N'aller pas à Emerald Lake
Si vous n'avez pas suivi les deux premières recommandations, il y a peu de chances que vous évitiez le prochain "piège" ; néanmoins, nous vous recommandons de ne pas faire le tour de Bear Lake, ni d'aller à Emerald Lake: les touristes qui ne visitent le parc que pour quelques heures se ruent vers les spots les plus connus et ce sont ces deux-là. Pour peu que vous commenciez la balade un peu tard, le chemin sera encombré dans les deux sens par une foule bigarée, et il ne faudra pas vous étonnez de voir des touristes traverser des sections enneigées en tongs, en Crocs, en jean, en t-shirt (même si un orage est prévu), sans le moindre sac (ou éventuellement une bouteille de soda à la main). Heureusement pour eux, s'il devait leur arriver quoi que ce soit, il y a tellement de passage sur le sentier qu'ils trouveraient bien une bonne âme pour les secourir. Outre le fait de devoir partager le chemin, faire la queue aux rétrécissements, marcher dans une neige souillée de centaines de pas, vous devrez aussi vous accommoder des instagramers et autres amateurs de selfies qui font la queue pour pouvoir poser devant le lac. Si vous recherchez un minimum de calme et d'authenticité pour profiter de la nature, faites l'impasse sur Bear Lake et Emerald Lake.

Reco#2: Évitez la haute saison!
Ce ne sont pas des recommandations faciles à appliquer, mais si vous le pouvez, évitez la haute saison (fin mai à début Septembre). C'est évidemment la meilleure période pour pouvoir randonner sans avoir à (trop) sortir les crampons, camper sans (trop) de neige, avoir le maximum de soleil et le moins de pluie. C'est donc la période la plus touristique: les disponibilités de camping et de bivouac sont moindre, les chemins sont plus fréquentés, vous aurez besoin d'une réservation pour entrer (timed-entry permit) et les prix des voitures de location peuvent tripler.
Si la neige ne vous fait pas peur: prenez des crampons, des piolets, des raquettes et venez avant fin mai: à vous les randos vers les lacs d'altitude à travers des forêts couverte de neige immaculées ; voire même les ascensions dans des vallées que vous serez seul à arpenter!
Pour la randonnées et le trail, préférez la fin de saison, lorsque la neige est au plus bas. Équipez-vous correctement (vous partez de 2500m d'altitude) en cas de coup de froid, et la montagne est à vous!

Reco#3: Adaptez votre matériel et votre plan de rando aux conditions d'enneigement
Il faut reconnaître que nous avons poussé notre chance un peu loin pendant cette semaine de juin 2022: certaines pentes méritaient de chausser les crampons et d'avoir un piolet. Nous aurions également pu prolonger certaines randos vers les crêtes et peut-être certains pics avec le matériel adéquate ; si vous ne prenez pas de matériel d'alpi, vous risquez d'être limité par les conditions d'enneigement -qui sont, par définition, variables -. Pour le bivouac, le site Receration.gouv donne les dates moyenne de fin d'enneigement: pour certains sites, c'est fin juillet! Pelle et sonde peuvent être nécessaires...
Dans les pentes les plus raides, nous avons essayé des sur-chaussures "EasyShoes" (pour Flo), ainsi que des micro-Spikes "YakTrak" (Caro): dans nos conditions d'essai (neige plutôt molle), le gain n'était pas très significatif par rapport à nos chaussures de trail, dont les sculptures de semelle étaient déjà en micro-crampons (Kalenji XT et Salomon SpeedCross). Ces sur-chaussures sont probablement une bonne aide sur des surfaces plus dures v
À Yosemite (~2500m d'altitude), en 2019, nous avons progressé d'environ 20km par jour, avec des sacs lourds (10 jours d'autonomie complète) ; dans les Rockies, nous progressions de la même distance avec des sacs de trail. Nous avions initialement tracé une longue boucle (50km) itinérante dans le parc: c'est certainement faisable dans les mêmes conditions d'enneigement, mais avec une meilleure condition physique, du matériel adéquate (encore!), plus d'expérience de la montagne et quelques conseils des rangers.

Reco#4: Faites l'avitaillement avant d'arriver au parc.
Il n'y a aucun magasin à l 'intérieur du parc: pour la nourriture, les bonbonnes de gaz et un complément de matériel technique, vous trouverez tout à Estes Park. Pour gagner du temps et économiser des emballages, nous avons préparé nos rations à la maison et voyagé avec nos sacs déjà remplis.
Si vous voulez essayer de faire vos barre énergétiques maison (et éviter de consommer 80 emballage par semaine), c'est par ici!

Reco#5: Ammener vos Bear Canister
Il me semble que les rangers du parc ne louent pas de Bear Canister (boite à ours), comme cela se fait à Yosemite par exemple. Vous pouvez en louer à Estes Park ou venir avec les vôtres. Nous n'avons vu aucun ours et selon des gens du coin, il est très rare d'en rencontrer dans le parc ; mais personne ne veut être coupable d'un ours étranglé par un emballage ou même de retrouver son campement dévasté par un mammifère curieux (ou affamé).

Reco#6: Préparez votre cartes hors-ligne
Après Estes Park, il n'y a plus de réseau téléphonique (en 2022): si vous comptez sur votre téléphone, toutes vos cartes doivent être accessibles hors-ligne. Avoir une petite carte papier dans sa pochette étanche est toujours utile.

Reco#7: Si vous bivouaquer, n'oubliez pas de passer le Wilderness Office pour votre permis!
Même si vous avez la preuve de la réservation avec vous, le papier qui fait fois est délivré par un ranger, sur place, le jour-même de la réservation uniquement. Le briefing est tout à fait utile pour confirmer les conditions d'enneigement des sites, la météo des prochains jours, et savoir quelles activités animales ont été signalées dans la zone. Prévoyez une petite pochette étanche pour laisser le permis à l extérieur de votre tente durant la journée (visible pour les rangers qui passerait par là).

Vous en savez maintenant autant que nous sur Rocky Mountains National Park! Enfin presque: pour plus de détails, on peut aller prendre une bière ensemble...

GPX & Carto


Retrouvez ci-dessous notre carte de préparation, avec des tracés de rando, les lignes de shuttle, les ranger stations et les campgrounds. Vous pouvez consulter la carte plus en détail ICI
Télécharger la carte complète (GPX track + waypoints)

Nos randos préférées:
Télécharger le GPX de la boucle des lacs autour de Wuh mountain (départ de Mill creek): 25km, 1300D+
Télécharger le GPX de l'aller-retour à bluebird lake (départ de North Saint Vrain): 14km, 1100D+
Télécharger le GPX de l'aller-retour à Snow Bkank Lake (départ de North Saint Vrain): 13km, 600D+


Pour nous suivre
Si ce contenu vous a plu, continuez l'aventure par là:

Ca&Flo - Voyages et Aventures - Flol.fr - 2022