2010-12-03 - Sortie Eskibel


Ce matin, c'est petite sortie tranquille. Je veux courir le semi-marathon de Vitoria la semaine prochaine, donc je dois courir moins de 20km aujourd'hui, pour laisser mes jambes récupérer cette semaine.
Mon collègue m'a dit que la piste cyclable qui ceinture la ville faisait 40km ! On peut donc tourner en rond autour de la ville sur 40km ! Un vrai cyclo-périph' ! Je décide d'explorer un bout de cette piste en footing : 8-9 kilomètres dans un sens, et la même chose dans l'autre sens. Pour travailler un peu, j'embarque 5kg de lest dans mon sac, mon MP3 et c'est parti !

Je démarre sous un soleil éclatant, qui se réfléchi sur la neige, c'est magnifique ! La piste est plus patinable que cyclable, mais ça convient bien à ma petite foulée du matin.
Ce qu'il y a d'amusant à Vitoria, c'est la matérialisation de la frontière entre la ville et la campagne : la piste cyclable. Avant la piste, c'est la nouvelle banlieue résidentielle, les immeubles clinquants, les larges avenues. Au-delà de la piste ce sont les champs, les villages au loin, les collines puis les montagnes enneigées encore plus loin. Je regarde à gauche : je suis en ville. Je regarde à droite : je suis à la montagne. Ce matin je profite des paysages enneigés sous le soleil, j'aimerai tellement grimper en-haut d'une de ces montagnes pour voir le paysage !

La piste cyclable se perd maintenant dans la zone industrielle, à l'ouest de la ville. Triste souvenir : je me retrouve exactement au même carrefour qu'en août 2009, lorsque je m'étais perdu dans Vitoria, pendant ma traversée espagnole. Cette fois je ne suis pas perdu, mais un peu frustré d'être enfermé dans une zone industrielle, alors que les paysages sont si beaux autour !

Je craque : la montagne en face me paraît être à 5-6 kilomètres, et je suis sûr que j'y aurai une belle vue ! L'envie de grimper devient irrépressible. Je me sens idiot ; vous vous souvenez de ce sketch de Gad Elmaleh ? "Je veux nager jusqu'à la boué !!". C'est débile, mais il FALLAIT que je grimpe en haut de cette montagne.
Tant pis pour la récupération et la préparation du semi-marathon ! Tant pis aussi pour l'hypoglycémie (je suis à jeun ce matin, sans bouffe sur moi). Et tant pis pour le risque de se perdre (sans boussole, sans carte). Il fait trop beau pour louper ça !

Comme souvent, mon orientation me mène au bord de l'autoroute. Heureusement, il y a un passage. Je contourne ensuite vers un petit village au nom bien basque. Dans le village, j'en profite pour demander si c'est bien possible d'aller "là-haut". Je n'ai pas de nom de village, de monument, de lieu...je veux juste "subir arriba". Le local a l'air amusé, et m'indique un chemin qui monte dans les bois.

Ça grimpe!
La température est glaciale dans le sous-bois, mais je sens que la vue en vaut la peine.

Le sol est gelé, la pente est raide, mais je transpire de bonheur. Je me retourne tous les 100m pour admirer la vue qui se dégage. Après un petit détour, je trouve la voie qui mène à une ancienne tour télégraphique, au sommet de la colline. Quel étonnant décors : la végétation typiquement méditerranéenne est à demi-ensevelie sous la neige. Le paysage est au-dessus de toutes mes espérances : je peux distinguer l'immense vallée en cuvette dans laquelle Vitoria est assise. La vallée est bordée par des dents montagneuses enneigée, de tous les côtés. Tout à l'Ouest, la cuvette se resserre en un goulet surmonté de pics acérés.

Après une demi-heure de photos en plein vent, les pieds dans la neige, je décide de rentrer. Je retrouve le chemin sans difficulté, mais reviens fourbu après 22km et 300m de dénivelés...toujours à jeun avec mes 5kg dans le dos.

Explorer à pieds, c'est expérimenter soit-même les distances, les dénivelés, les panoramas. On se construit sa propre topographie du lieu, on s'approprie les chemins, les spots. Il y a en a sûrement des centaines d'autres, mais c'est un moyen extraordinaire de découvrir un lieu, et de le rapporter "à échelle humaine". Il ne faut pas sous-estimer les moyens de déplacements les plus simples ; les continents ont été colonisés à pieds !

Vue sur Vitoria
Au second plan, les nouveaux quartiers ; en arrière : la barrière montagneuse du Nord.

Le sommet d'Eskibel comme si vous y étiez.

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